
Zone pastorale : rôle et fonctionnement clés
Découvrez le rôle, l'organisation et les missions d'une zone pastorale au sein de la vie de l'Église catholique locale.
Le 03/08/2025 par Bastien Berger
Qu'est-ce qu'une zone pastorale ? La réponse à cette question dépasse largement la simple image de vastes prairies habitées par des troupeaux. Les zones pastorales représentent aujourd'hui un véritable enjeu d’aménagement du territoire, de gestion durable des ressources naturelles et de maintien des équilibres socio-économiques en milieu rural. Elles sont au cœur d’un mode de vie ancestral, adapté aux contraintes climatiques et géographiques, mais aussi en pleine mutation face aux défis contemporains.
Des plateaux d’altitude aux plaines semi-arides, ces espaces collectifs, parfois méconnus, jouent un rôle essentiel dans la régulation des écosystèmes, la souveraineté alimentaire et la préservation des savoir-faire paysans. Leur fonctionnement repose sur des règles complexes, un usage partagé et souvent une gouvernance communautaire. Pourtant, face à la pression foncière, au changement climatique et à l’évolution des pratiques agricoles, leur avenir pose question.
Pourquoi ces zones sont-elles si stratégiques ? Comment sont-elles organisées et protégées ? Et surtout, quels défis doivent-elles relever aujourd’hui ? Cette exploration vous dévoile les rouages et les enjeux d’un système pastoral à la croisée des traditions et des transitions.

Définition et caractéristiques d’une zone pastorale
Une zone pastorale est un espace rural dédié essentiellement à l’élevage extensif, autrement dit, à l’utilisation de vastes surfaces pour le pâturage d’animaux comme les moutons, les vaches, les chèvres ou encore les chevaux. Loin des exploitations agricoles intensives, ces zones valorisent une forme d’élevage plus naturelle, souvent collective, qui respecte les rythmes du vivant et les capacités du milieu.
On les trouve principalement dans des territoires où l’agriculture intensive est peu viable : hautes vallées alpines, plateaux d’arrière-pays, zones de moyenne montagne. Là où les machines passent difficilement, les troupeaux prennent le relais et façonnent les paysages depuis des générations.
Ce qui caractérise une zone pastorale, c’est :
- Une vocation agricole claire : priorité donnée au pâturage extensif, souvent sur de longues périodes estivales.
- Une gestion collective ou organisée : les éleveurs peuvent s’unir pour partager les pâturages, planifier les rotations et entretenir les sentiers.
- Une réglementation spécifique : dans certains plans d’urbanisme, ces zones sont protégées pour préserver leur usage agricole et éviter les dérives liées à l’urbanisation ou au tourisme de masse.
Ces territoires ne sont pas seulement des lieux de production animale. Ils ont aussi une fonction écologique précieuse : maintien de la biodiversité, prévention des incendies grâce au débroussaillage naturel par les bêtes, et conservation de paysages ouverts emblématiques du patrimoine rural.
En somme, une zone pastorale est bien plus qu’un simple pâturage : c’est un modèle d’aménagement durable, au carrefour de l’agriculture, de l’écologie et des traditions rurales vivantes.
Organisation, réglementation et usages collectifs du pastoralisme
La gestion des zones pastorales repose sur une organisation collective rigoureuse, souvent méconnue mais essentielle à leur bon fonctionnement. Plusieurs éleveurs partagent un même territoire en s’appuyant sur des règles précises afin d'éviter les conflits d’usage, préserver l’environnement et garantir la durabilité de l’élevage extensif.
Une gouvernance partagée et locale
Les zones pastorales sont généralement gérées par des groupements pastoraux, des structures associatives ou coopératives réunissant plusieurs éleveurs. Ces groupements définissent collectivement la répartition des parcelles, les dates d’entrée et de sortie des troupeaux, ainsi que les règles d’entretien des milieux (débroussaillage, surveillance des points d’eau, etc.).
Un encadrement juridique spécifique
En France, l’activité pastorale est encadrée par des conventions de pâturage, signées entre les éleveurs et les propriétaires fonciers (souvent l’État ou les communes). Ces accords garantissent un usage pérenne des terres tout en fixant des conditions précises : durée du pâturage, nombre d’animaux, pratiques autorisées. Certaines zones sont même protégées par des règlements d’usage collectif adoptés par les communes ou intercommunalités.
Des usages concertés pour préserver l’équilibre
Le pastoralisme en zone partagée nécessite une coordination fine entre les acteurs : partage des ressources en eau, gestion des chemins d’accès, prévention sanitaire entre troupeaux. Ces usages collectifs permettent d’optimiser l’utilisation des espaces tout en limitant les impacts sur les milieux naturels.
Ce modèle d’organisation, à la fois souple et ancré dans les territoires, favorise le maintien de pratiques agricoles durables, souvent transmises de génération en génération. Il incarne une forme de solidarité rurale, où le collectif prime sur l’individuel au service d’une agriculture respectueuse des équilibres naturels.
Enjeux écologiques, économiques et sociétaux des zones pastorales aujourd’hui
Souvent méconnues, les zones pastorales sont pourtant au cœur de nombreux enjeux contemporains. Sur le plan écologique, elles jouent un rôle crucial dans la préservation des écosystèmes. Le pâturage extensif permet de maintenir des milieux ouverts, freine la fermeture des paysages par la forêt et favorise la biodiversité. Certaines espèces végétales et animales rares dépendent directement de ces espaces régulièrement pâturés.
D’un point de vue économique, ces zones soutiennent une forme d’élevage respectueuse des cycles naturels. Loin des modèles intensifs, le pastoralisme valorise des ressources autrement inutilisables (pentes, landes, estives) tout en produisant des viandes, fromages et laines reconnus pour leur qualité. C’est aussi un levier d’activité pour des territoires souvent isolés, où peu d’alternatives économiques existent.
Mais le pastoralisme, c’est aussi une affaire de société. Il structure des communautés, transmet des savoir-faire ancestraux et forge une identité culturelle forte, notamment dans les régions de montagne. Les transhumances, les fêtes pastorales ou encore la gestion collective des troupeaux font partie intégrante du tissu social local.
Face au réchauffement climatique, au recul des pratiques agricoles traditionnelles et à la pression foncière (urbanisation, développement touristique), ces espaces deviennent vulnérables. Pourtant, leur rôle dans la lutte contre les incendies (grâce au débroussaillage naturel par les troupeaux), la résilience des territoires et l’entretien du paysage est de plus en plus reconnu.
Préserver les zones pastorales, c’est donc protéger bien plus que des hectares de pâturage : c’est maintenir un équilibre entre nature, activité humaine et patrimoine vivant.
En résumé, qu'est-ce qu'une zone pastorale ? C’est avant tout un espace collectif, structuré et réglementé, dédié à l’élevage extensif, où l’équilibre entre les activités humaines, les dynamiques écologiques et les enjeux territoriaux se construit au quotidien. Ces territoires, souvent situés en altitude ou dans des zones peu mécanisables, jouent un rôle fondamental dans la préservation des paysages, la biodiversité, la gestion durable des ressources naturelles et le maintien des savoir-faire traditionnels.
Face aux défis contemporains — changement climatique, pression foncière, évolution des pratiques agricoles — les zones pastorales apparaissent comme des laboratoires vivants de résilience et d’innovation. Leur bon fonctionnement repose sur une gouvernance partagée, une réglementation adaptée et une reconnaissance de leur valeur multifonctionnelle. Comprendre leur rôle, c’est aussi repenser le lien entre l’homme, l’animal et le territoire, dans une logique de durabilité et de cohabitation harmonieuse.

Crédits photo : iStock / Y. Sanchez

Bastien Berger

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